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En quoi les banques ont favorisé l’apparition de la crise économique de la fin des années 2000

Auteurs Messages
Anonyme Posté à 20h29 le 23 Jan 15

Membre inscrit le 09/06/2013
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Salut!
En quoi les banques ont favorisé l’apparition de la crise économique de la fin des années 2000 ?

camille Posté à 16h20 le 25 Jan 15

Membre inscrit le 01/10/2014
Messages : 573
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Les banques jouent un rôle majeur dans l'économie en accordant notamment des crédits aux ménages et aux entreprises. Dans ce dernier cas elles influent sur l'activité économiques en favorisant plus ou moins l'investissement des entreprises. Elles peuvent donc être à l'origine des boom économiques mais aussi être à l'origine des crises en resserant le robinet du crédit, ce que l'on appelle le « credit crunch ». C'est ce que nous allons montrer en nous intéressant plus exactement à la crise récente de la fin des années 2000, aussi qualifiée de crise des subprimes, à l'origine purement américaine mais qui a dégénéré en crise mondiale.

A l'origine de la crise des subprimes, on trouve un emballement du crédit tournant autour d'une imbrication somme toute courante entre le secteur bancaire (et les taux d'intérêt) et le secteur immobilier. La première moitié des années 2000 se caractérise par des conditions de crédit particulièrement favorables, que ce soit aux USA ou en Europe. On observe en Europe une course à l'assouplissement des conditions de crédit au entreprises au moins entre 2003 et milieu 2005. Mais c'est aux USA que les conditions favorables d'endettement on eu les répercussions les plus fâcheuses. Afin d'élargir les perspectives de profit, les agences immobilières soutenues par le crédit facile se lancer dans la course aux clients de moins en moins rentables. On retrouve dans cette course le phénomène de rendements décroissants où la mise en culture concerne les terres de moins en moins rentables. Ici il s'agit de mobiliser des clients de moins en moins solvables, ce qui se traduira par les prêts « subprimes », ceux accordés aux ménages les plus risqués. Les agents attireront les clients en leur proposant des taux variables très peu élevés au départ et se couvriront en hypothéquant leurs maisons. Cela va avoir des conséquences sur le taux d'endettement des ménages qui passera d'un peu plus de 100% en 2002 à 135% en 2007. Le taux d'endettement se calcule en rapportant le total de la dette aux revenus annuels. De la même façon l'endettement pour devenir propriétaire va favoriser la hausse du prix des maisons à travers la hausse de la demande. En 4 ans, le prix des maison est multiplié par plus de 1,5. Toutefois cette hausse atteint un pallier dans le premier tiers de 2006. La crise est en germe, elle mettra un an avant d'éclater.

Plusieurs économistes tireront la sonnette d'alarme se rendant bien compte du caractère réversible et explosif d'un tel schéma. A partir de 2004, les taux américains se mettent à augmenter précipitant la hausse des taux variables des prêts subprimes. Les ménages ne pouvant faire face à des échéances plus élevés commencent à faire défaut. Les banques mettent logiquement leurs maisons en vente et on voit le prix des maisons qui commence à baisser courant 2006. L'endettement des ménages atteint son point culminant en 2007 et à l'été 2007, la crise des subprimes éclate lorsque des banques commencent à émettre publiquement des doutes quand à la valeur de leur bilan. En effet la chute des prix dans l'immobilier a fragilisé les banques dont la valeur des hypothèques ne correspondait plus à la valeur des crédits. Mais le plus grave c'est que les prêts subprimes furent disséminés dans le monde entier par la voie de la titrisation. Par ce biais les banques pouvaient espérer se débarrasser du risque de crédit et laisser aux autres le soin de les partager. C'est par conséquent la planète financière dans sa globalité qui se trouva potentiellement fragilisée. Malgré une politique monétaire largement permissive pour éviter une asphyxie du système bancaire (baisse du taux directeur de la FED entre 2007 et 2009), les entreprises eurent de plus en plus de mal à financer leurs investissements auprès des banques. Le durcissement du crédit s'est accéléré en Europe entre 2007 et 2009. La défiance se généralisa, d'abord entre les banques puis entre tous les acteurs. De nombreuses banques furent recapitalisés, nationalisés. Des plans d'aide allaient fleurir dans le monde, préparant la crise futur des dettes souveraines. Mais les USA, soucieux de sauver la banque la plus compromise, Goldman Sachs, allaient laisser la Lehman Brothers faire faillite en novembre 2008, débouchant sur un cataclysme financier. 2009 sera d'ailleurs une année de récession mondiale voyant une contraction sans précédent des échanges mondiaux.

On voit par conséquent que le rôle des banques à travers la logique du crédit crunch fut décisif dans le déclenchement de la crise. Toutefois pour certains économistes libéraux, la responsabilité en incombe davantage aux pouvoirs publics américains ayant voté une loi favorisant les prêts aux ménages les plus pauvres. Est-ce une raison pour exonérer les banques ? Le marché n'a-t-il pas manifesté sa capacité à créer une défiance généralisée ? N'a-t-on pas assisté parallèlement à l'impuissance des Etats pour « re-réguler » les marchés financiers ?     

 Daniel Longuépée professeur de Sciences économiques et sociales.
Samomoi

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